vendredi 24 septembre 2010

Al-Qaida au Maghreb islamique et les otages français : questions réponses


Qu’est-ce que Al-Qaida au Maghreb islamique ?
Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI) est une organisation islamique armée d'origine algérienne. Le 25 janvier 2007, le Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) change de nom avec l'approbation d'Oussama Ben Laden et devient la branche d’Al Qaida en Afrique du nord.
Cette affiliation tend à montrer qu’Al Qaida serait devenu une « marque » plus qu’un réseau puisque le financement d’AQMI se fait au niveau local. Et aucune prevue de transfert d’argent entre l’organisation

L'organisation est placée sur la liste officielle des organisations terroristes des États-Unis, de l'Australie et de la Russie. Elle est considérée par l'ONU comme proche d'Al Qaida et à ce titre sanctionnée par le Conseil de sécurité des Nations unies.

Si les racines du groupe se trouvent en Algérie, la zone d'opération s'est étendue et correspond aujourd'hui à la région désertique du Sahel qui s'étend des régions semi-arides du Sénégal jusqu'à certaines parties de la Mauritanie, du Mali et du Niger.
Profitant de la défaillance de l’état malien à couvrir la totalité de son désert, AQMI se serait installé dans le pays et se servira de cette partie du désert comme base arrière.

Le groupe serait composé d’environ 200 personnes organisées en katibas (section) dans les principales sont la katiba de l’ouest qui est active en Mauritanie et la katiba de l’est qui est présente du sud de la Tunisie au nord du Niger, et de l'est de la Mauritanie au Tchad.
AQMI est en relation avec les groupes criminels locaux, ainsi que les groupes armés Touaregs qui se battent pour la reconnaissance de leur peuple.

Pourquoi la France est-elle une cible ?
La France est visée car il s’agit de l’ancienne puissance coloniale dont l’influence certes déclinante se prolonge par la présence d’entreprise stratégique française (Areva et l’uranium, Total, etc). L’exploitation des ressources minières arrangée avec les gouvernements locaux qui ne redistribue par l’argent aux autochtones est perçue comme un néocolonialisme à combattre.

La politique intérieure français et notamment sur les lois sur la burqua, les signes religieux à l’école et les discours du gouvernement ainsi que la politique étrangère, le soutient de la France au président Bouteflika, alignement avec les USA au sien de l’OTAN, soutient à Israël, guerre en Afghanistan sont autant de raisons supplémentaires.

Les experts français assurent qu’AQMI n’a pas l’implantation suffisante pour frapper sur le territoire métropolitain, l’organisation frappe donc les intérêts nationaux à l’étranger sur son territoire à elle.

Quel est le but poursuivit par AQMI ?
Le but de l’organisation est de provoquer des révolutions islamiques dans les pays du Maghreb et du Sahel. Cet objectif découle de l’affiliation à Al Qaida, le GSPC était une organisation Algérienne avec des objectifs pour le pays seul.

Pour parvenir à renverser les régimes en place, AQMI utilise les mêmes armes que tous les groupes de guérilla. Attentats, enlèvements, embuscades des forces militaires nationales et cela à l’encontre de l’Algérie principalement mais également de la Mauritanie et du Mali.


Quelles sont les sources de financement ?
On sait très peu de choses sur le financement du groupe AQMI. Il est sûr qu’il utilise les trafics en tout genre, drogues, cigarettes, aide à l’immigration clandestine, contrebande, ainsi que les enlèvements contre rançons.
Certain analystes suggère que le mouvement soit lié à certains éléments des services secrets algériens (Département du Renseignement et de la Sécurité, DRS) de la même manière que les talibans et Al Qaida sont liés à certains membres des services pakistanais (Inter-Services Intelligence, ISI).

Comment fonctionnent les enlèvements ?
N’importe qui peut être « sous-traitant » pour AQMI. N’importe quel groupe criminel peut enlever un « toubab » (un blanc) de préférence français ou travaillant pour eux et le revendre. AQMI traite ensuite avec les représentants de l’état d’origine de l’otage et dans l’espoir de récupérer ainsi une plus-value. L’organisation est bien rodée, elle a l’expérience de la détention d’otage, sait où, quand et comment les déplacer et s’appuie sur des soutiens dans la population locale. Al Qaida annonce ensuite détenir les otages et traiter avec les gouvernements. Si le gouvernement paye, comme pour les espagnols libérés en septembre les otages sont rendus, dans le cas contraire où la négociation échoue ils sont tués.

Comment les retrouver ?
Les services de renseignements peuvent compter sur plusieurs choses :
- AQMI fonctionne par petits groupes qui se déplacent dans le désert et doivent communiquer entre eux. On peut donc supposer qu’ils utilisent des téléphones satellitaires ou des téléphones fixes, quand ceux-ci existent. Il est possible d’intercepter ces communications.
- AQMI se déplace et les déserts sont néanmoins peuplés. Des marchants, des trafiquants, des tours operateurs, les touaregs se déplacent dans le désert. Les membres des services de renseignement peuvent obtenir des informations par ces personnes.
- Les groupes se déplaçant pour échapper ne pas être repérer trop rapidement, ils se déplacent, généralement en convois de plusieurs 4x4 rapides. Les groupes utilisent des 4x4 Toyota à essence qui sont plus rapides que les jeeps militaires. C’est pour ça que la France à envoyer des avions de reconnaissance (Mirage F1 CRCT, Breguet Atlantique 2) pour repérer les convois en déplacement.


Sources / Pour aller plus loin
- Wikipédia, l’encyclopédie libre
- « Les otages français et africains dans la sale guerre du Sahel » – Par Pierre Haski | Rue89 | 19/09/2010 | 19H21 http://www.rue89.com/node/167348
- « Paris s'active pour repérer les otages » – Isabelle Lasserre – Le Figaro.fr – 20/09/2010 | Mise à jour : 20:28 http://www.lefigaro.fr/international/2010/09/20/01003-20100920ARTFIG00655-paris-s-active-pour-reperer-les-otages.php
- « Qui se cache derrière Al-Qaida au Maghreb islamique ? » – LEMONDE.FR | 21.09.10 | 15h32 • Mis à jour le 22.09.10 | 14h17 http://www.lemonde.fr/afrique/article/2010/09/21/aqmi-les-islamistes-du-desert_1413693_3212.html#ens_id=1411819&xtor=RSS-3208
« Mauritanie: "guerre sainte" pour décimer Aqmi et venger 5 ans de violences » – Laurence BOUTREUX (AFP) – 22/09/2010 http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5iHGXVWmljsMW6rRF6npD2kxoe9SQ
- « Au Sahel, al-Qaida a déjà gagné » – Pierre Malet – Slate.fr – samedi 18 septembre 2010 à 15h19 http://www.slate.fr/story/27481/sahel-al-qaida-deja-gagne-otages
- « Le Mali, maillon faible de la lutte contre Aqmi? » – Marie Simon, publié le 22/09/2010 à 16:00, mis à jour à 16:43 – lexpress.fr http://www.lexpress.fr/actualite/monde/afrique/le-mali-maillon-faible-de-la-lutte-contre-aqmi_921588.html
- « Comment l'Aqmi a pris place dans le désert malien » – Tanguy Berthemet – Le Figaro.fr – 22/09/2010 | Mise à jour : 21:04 http://www.lefigaro.fr/international/2010/09/22/01003-20100922ARTFIG00669-comment-l-aqmi-a-pris-place-dans-le-desert-malien.php


Par AD

jeudi 16 septembre 2010

Intelligence économique et Influence.

Le troisième volet de l’intelligence économique est l’influence.
Une fois l’information collectée et diffusée dans l’entreprise, elle peut être utilisée à l’extérieur pour faire en sorte qu’une personne en charge d’une décision prenne la décision qui est favorable à l’entreprise ou à son environnement.

Prenons tout de suite un exemple. Une entreprise qui installe des antennes relais pour les téléphones portables s’aperçoit via la composante juridique de la cellule de veille qu’une loi interdisant l’installation d’antennes sur les lieux publics va être mise à l’ordre du jour d’une commission de l’assemblée nationale. D’un autre côté la veille scientifique, indique qu’une étude en faveur de l’innocuité de ces antennes vient d’être publiée dans une revue prestigieuse.
Il reste à faire délivrer cette information à la bonne personne par le bon messager.
Le dirigeant va alors charger la cellule d’intelligence économique d’identifier la ou les personnes au sein de la commission qui sera le plus sensible aux arguments de cette publication. Cela peut passer par les sites institutionnels (qui compose la commission), les réseaux sociaux (pour savoir qui connait cette personne, cartographie des acteurs), les blogs ou les sites de micro-blogging (quels sont ces points de vue sur des sujets connexes, etc.).
Une fois le ou les destinataires repérer, il s’agit de trouver le messager le plus efficace.
Bien souvent, l’entreprise n’a pas intérêt à faire savoir que l’information vient d’elle. Elle fait alors appelle à un expert extérieur. Un universitaire avec qui elle a de bonnes relations, un ancien chef d’une entreprise concurrente ou bien fait appel à un cabinet de lobbying.
Si au contraire l’entreprise veut faire savoir qu’elle est derrière cette information alors, elle fait appel à son expert maison sur le sujet. Encore une fois l’intelligence économique intervient. En effet, repérer les experts reconnus par leurs pairs qui sont présents au sein de l’entreprise et les encouragés à étendre leur réseau d’influence demande des connaissances sur le marché, les marchés connexes, que fournit l’intelligence économique.
L’expert va préparer sa visite, il va rédiger un document d’une page qui servira de base à son discours (position paper, rédigé le plus souvent à partir des rapports de le cellule de veille) et se renseigner à son tour sur les sensibilités de son interlocuteur.
Une fois l’entretien (ou les entretiens) terminé, il va faire un retour à son commanditaire qui va utiliser les informations pour alimenter sa base de connaissance.

Cet exemple illustre le rôle de l’intelligence économique dans la stratégie de communication institutionnelle. Néanmoins, les même outils et démarche sont utilisé pour les autres types de communication.
L’influence d’une entreprise est le résultat de toutes ces actions de communication sur le monde extérieur.
L’intelligence économique est donc un poste stratégique.


Sources :
- Wikipédia, l’encyclopédie libre
- Cours du mastère spécialisé en intelligence économique de l’EISTI
- Définition de Position paper sur ie-lobbying.info : http://www.ie-lobbying.info/wiki/index.php/Position_paper
- Mehdi BEN TABET - « Lobbying économique et influence » - Intelligence économique et E-business – 1 avril 2010 http://ieword.wordpress.com/2010/04/01/lobbying-economique-et-influence/
- François-Bernard Huyghe – « IE et techniques d'influence » – huyghe.fr – 6 avril 2009 http://www.huyghe.fr/actu_256.htm
- AD – « Introduction à l’intelligence économique » - GlobalAnalysis France – 2 janvier 2010 http://globalanalysisfrance.blogspot.com/2010/01/introduction-lintelligence-economique.html
- AD – « Intelligence économique et nouvelles technologies de l’information et de la communication » - GlobalAnalysis France – 15 avril 2010 http://globalanalysisfrance.blogspot.com/2010/04/intelligence-economique-et-nouvelles.html
- AD – «Veille, renseignement et intelligence économique » - GlobalAnalysis France – 1 juin 2010 http://globalanalysisfrance.blogspot.com/2010/06/comme-nous-lavons-vu-la-premiere-etape.html
- AD – « Intelligence économique et gestion des connaissances
» - GlobalAnalysis France – 8 septembre 2010 http://globalanalysisfrance.blogspot.com/2010/09/intelligence-economique-et-gestion-des.html

Par AD

mercredi 8 septembre 2010

Intelligence économique et gestion des connaissances

Deuxième étape dans l’intelligence économique : la diffusion de l’information.


L’information collectée lors de la phase de veille est analysée, à pour objectif d’être diffusée, c’est là que l’intelligence économique rencontre la gestion des connaissances (knowledge management) que l’on peut synthétiser en une idée : la bonne information à la bonne personne au bon moment.

Le knowledge management (ou gestion des connaissances en français) est une discipline du management qui a pour objectif de percevoir, d'identifier, d'analyser, d'organiser, de mémoriser, et de partager des connaissances entre les membres des organisations, en particulier les savoirs créés par l'entreprise elle-même ou acquis de l'extérieur en vue d'atteindre l'objectif fixé.

L’intelligence décisionnelle (Business Intelligence) est l’activité de collecte, stockage, consolidation, analyse et diffusion de l’information interne à une entreprise (savoir faire transmis entre collaborateurs, informations sur les fournisseurs ou les clients, etc.). Elle utilise le même type d’outils que l’intelligence économique est peut être considéré comme une discipline sœur. Là où l’intelligence décisionnelle s’occupe de l’information interne à l’entreprise, l’intelligence économique s’occupe de l’information extérieure à celle-ci.

Le knowledge management est donc la gestion des informations venant des deux postes transverses d’une entreprise que sont l’intelligence décisionnelle et l’intelligence économique. L’intelligence économique est donc un outil du knowledge management.

Mais on peut également considérer le knowledge management comme un outil de l’intelligence économique. En effet, l’IE fonctionne par le partage des connaissances au sein de l’entreprise. L’information captée et analysée dans le cycle de veille doit être diffusée au décideur au moment où celui-ci en a besoin. Ces informations peuvent être complétées par des informations internes issues d’autres sources que celle de la cellule de veille. Le knowledge management apparait donc à ce moment pour éventuellement ajouter des informations qui seraient jugés importantes.

Deuxièmement, la protection des connaissances de l’entreprise contre les concurrents fait partie des prérogatives de l’intelligence économique. Cette protection est faite au travers de la gestion des connaissances puisqu’elle est une gestion de l’information.


Une entreprise qui veut mettre en place une démarche d’intelligence économique a tout intérêt à mettre en place également des structures d’intelligence décisionnelle (pour savoir ce que l’entreprise possède déjà comme information) et de gestion des connaissances (pour être sur que ces informations sont correctement traités, diffusées et protégées).
L’intelligence économique est une source d’informations. En lui associant, le knowledge management et l’intelligence décisionnelle, elle devient une aide à la décision stratégique.


Sources :
- Wikipédia, l’encyclopédie libre
- Cours du mastère spécialisé en intelligence économique de l’EISTI
- AD – « Introduction à l’intelligence économique » - GlobalAnalysis France – 2 janvier 2010 http://globalanalysisfrance.blogspot.com/2010/01/introduction-lintelligence-economique.html
- AD – « Intelligence économique et nouvelles technologies de l’information et de la communication » - GlobalAnalysis France – 15 avril 2010 http://globalanalysisfrance.blogspot.com/2010/04/intelligence-economique-et-nouvelles.html
- AD – «Veille, renseignement et intelligence économique » - GlobalAnalysis France – 1 juin 2010 http://globalanalysisfrance.blogspot.com/2010/06/comme-nous-lavons-vu-la-premiere-etape.html


Par AD